Sous le titre Normand le Bien-Aimé du Tour de France, compagnon cordonner-bottier, la collection “Les mémoriaux” dirigée par Nicolas Adell aux éditions Garae Hésiode vient de rééditer les œuvres complètes d’Alphonse Fardin (1859-1929). On y trouvera donc non seulement ses recueils de chansons compagnonniques, Le Conciliateur (1893), Les variétés de la lyre d’un poète-ouvrier (1882-1914) et Chansons choisies de mes œuvres et Fragments, chansons qui lui vaudront la célébrité dans les milieux compagnonniques, mais aussi ses pièces de théâtre et son récit autobiographique, Mes souvenirs du Tour de France(1924). 

À l’origine initié dans la société de L’Ère nouvelle, Alphonse Fardin sera l’un des plus ardents fondateurs en 1889 de l’Union Compagnonnique des Compagnons des Devoirs Unis. Il éditera à cette occasion sa célèbre lithographie Le Temple compagnonnique, très largement inspiré de l’iconographie maçonnique (le Grand Orient de France accueillera le Frère Fardin pour en faire la promotion). 

Quatrième de couverture :

« Je suis sans instruction, mais non sans inspiration », écrit Alphonse Fardin (1859-1929) qui a quitté les bancs de l’école à 11 ans et commence l’apprentissage du métier de cordonnier avec son père, lui-même compagnon et qui rapportait quotidiennement des anecdotes tirées de son Tour de France. A son exemple, le jeune Alphonse rejoint les compagnons de l’Ère Nouvelle, cordonniers-bottiers qui cherchent à « régénérer » le compagnonnage, et effectue lui aussi son Tour de France (1875-1881). C’est ce moment qu’il nous relate, au soir de sa vie dans un ultime cahier, près d’un demi-siècle après son départ du domicile familial d’Avranches. Car, entre-temps, Alphonse Fardin a célébré le compagnonnage, les ouvriers, le travail, la paix, l’union, la fraternité dans des registres très différents : poèmes, romances, chansons, pièces de théâtre. La plupart de ses textes sont demeurés inédits, bien qu’ils fussent connus et célébrés par ses amis compagnons qui en considéraient l’auteur comme un chansonnier de premier plan. Ce sont donc près d’un demi-siècle d’écriture d’un « poète-ouvrier » (comme A.Fardin aimait à se désigner, car il se voulait d’abord poète), qui nous est parvenu dans un coffre capitonné soigneusement transmis de génération en génération au sein de la famille Fardin, que ce volume expose. Occasion rare d’examiner les manières dont un « sans qualité » manipulait les registres du discours, avait le souci de soi pour pouvoir se soucier des autres et participer à l’élaboration du « progrès social ». »

Un bel ouvrage de format 15 X 22 cm, 621 pages, quelques illustrations. Edité et commenté par Nicolas Adell et Martine Auroy-Nicoud.

En librairie ou directement auprès de l’éditeur : http://www.garae.fr/spip.php?article487

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